La Gare du Nord entièrement repensée
800.000, c’est le nombre de voyageurs qui transiteront chaque jour par la Gare du Nord dans 5 ans contre 700.000 aujourd’hui. L’enjeu pour la plus grande gare d’Europe est affiché : finaliser ses travaux de modernisation avant l’ouverture des Jeux olympiques de Paris le 26 juillet 2024. Pour mener à bien ce défi de grande ampleur, le budget mis à disposition devrait avoisiner les 600 millions d’euros.
Un projet destiné à raffermir le tissu social
Denis Valode, l’un des deux architectes sélectionnés pour le projet, donne le ton : « Nous souhaitions faire rentrer la ville dans la gare qui ne doit pas être qu’un espace subi ». La restructuration proposée ambitionne de faire de la Gare du Nord un véritable complexe urbain dynamique.
Figure de proue de la métamorphose en devenir, un toit entièrement végétalisé aux allures des premiers jardins suspendus de Paris qui s’étendra sur une surface de près de 7000m2. Nature rimera aussi avec sport car le toit de la nouvelle Gare du Nord comportera une piste d’athlétisme d’1 km désireuse d’attirer les foules de joggeurs de la capitale ainsi que de nombreuses installations sportives et des vestiaires publics.
La dimension écologique n’a pas non plus été ignorée. En effet, en plus des panneaux solaires et photovoltaïques qui côtoieront la flore du toit, la future gare s’inspirera de ses homologues du nord de l’Europe au travers de la construction à son entrée d’un parking d’une capacité de 2000 places réservé exclusivement aux vélos.
Enfin, ce nouveau forum citadin se pensera aussi comme un lieu de rencontre culturel (salle de concert, zone d’exposition, bibliothèque), un pôle économique actif (la zone commerciale sera agrandie pour atteindre 45.000m2) et un espace professionnel ouvert (bureaux et emplacements de travail collaboratif).
Une alliance entre la SNCF et Ceetrus
Pour la première fois dans l’histoire de la SNCF, cette dernière n’aura qu’une place d’actionnaire minoritaire dans la société d’économie mixte à opération unique créée pour le projet de rénovation. En effet, elle ne possèdera que 34% des parts (via sa branche SNCF Gares & Connexions) contre 66% pour Ceetrus (ex Immochan, filiale du groupe Auchan), société spécialisée dans l’aménagement et la gestion immobilière.
Le groupe privé financera les travaux et l’exploitation en échange de quoi il percevra l’ensemble des loyers pour une durée de 46 ans.
Si les travaux ne prennent pas de retard, le nouveau visage de la Gare du Nord devrait voir le jour à l’occasion de son 160ème anniversaire, cette dernière ayant ouvert officiellement au public le 19 avril 1864.
Après une série de réaménagements opérés tout au long du XXème siècle (la ligne 4 du métro en 1906, l’électrification des voies de l’après-guerre, l’agrandissement des structures pour assurer la déserte des banlieues entre 1977 et 1983 et la mise en circulation du TGV et de l’Eurostar en 1993-1994), ce nouveau projet entérine l’entrée de la plus ancienne gare d’Europe dans l’ère du XXIème siècle.