Internet : quel avenir pour l’immobilier commercial avec 90 milliards d’euros de C.A. prévus pour le e-commerce en 2018 ?
Faut-il se poser la question de l’avenir de l’immobilier commercial ? Ou plutôt celle de la vente en ligne moins rentable que la Vente Par Correspondance de nos grands-parents ?
Personne quasiment n’envisage de faire machine arrière tant les possibilités de services via internet, sont infinies. Mais….
Pour bien comprendre la situation, il est important de creuser un peu et d’analyser les chiffres.
Tout est question d’argent. Suffit-il de faire miroiter aux banques les miracles d’internet pour que se déversent des sommes d’argent à des niveaux jamais vu.
Explication : Amazon est coté + de 200 fois son bénéfice, Uber qui dégage 7,5 milliards de dollars (6 milliards d’euros) de chiffre d’affaires affiche des pertes colossales de 4,5 milliards de dollars et vise une introduction en bourse à plus de 100 milliards.
C’est vertigineux n’est-ce pas ? Plus modestement, une société française, Content Square, spécialiste du digital et de l’expérience client, vient de lever 45 millions d’euros de fonds alors que ses 9,7 millions de chiffres d’affaires en France basculent sur une perte nette de 13,2 millions en 2017. Qu’en pensez-vous ?
C’est ainsi que le nouveau monde, qui parle plus de chiffres d’affaires que de bénéfices, donne la leçon. Déterminer à dicter sa loi à des commerçants injustement menacés de disparition, engloutis par un modèle qui ne vit que de sa prochaine levée de fonds.
Comment sortir son épingle du jeu ?
Cette nouvelle économie comporte néanmoins un revers de médaille. On rogne aujourd’hui sur les concepts qui font la différence dans les magasins physiques ou dans les centres commerciaux. On ne soigne pas les commerciaux qui vendent, on digitalise les stocks, le passage en caisse, on déshumanise tout le système. A la fin on y perd son âme, mais avant, on y laisse sa chemise.
Le digital coûte au moins autant qu’il ne rapporte. Souvent l’équivalent du bénéfice réalisé par un magasin, malgré des ventes qui parfois s’envolent. Quelques milliers d’euros de bénéfices rapportés à plusieurs millions de chiffre d’affaires. Tout est digitalisé : la logistique, la livraison, l’installation d’écrans en boutique, l’addition est salée on ne sait plus à qui présenter la note.
On pointe du doigt maintenant celui qu’on draguait hier : Le client
Malgré toute cette mouvance, les indicateurs de reprise économique étaient bel et bien au vert fin 2017 avec une croissance du PIB revue à la hausse par l’INSEE de +1.9%. Les effets du retour de la confiance des entrepreneurs et de la mise en place de mesures visant à renforcer le pouvoir d’achat des ménages, sont très attendus pour stabiliser l’évolution de la consommation.
Concernant l’immobilier commercial dans ce décor, il aura fallu attendre la fin de l’année pour assister au retour des livraisons de nouvelles surfaces commerciales, contribuant à un total d’inaugurations supérieur à 750 000m².
Bien qu’en recul de 8% en un an, ces réalisations font apparaître des taux de transformations honorables : 79% en centres commerciaux et 54% pour les retail-parks.
Ces derniers ont largement contribué au dynamisme des ouvertures, représentant 63% de la totalité des surfaces livrées en 2017.
Ralentissement ne signifiant pas interruption, les professionnels restent très optimistes quant à un redressement du marché avec une anticipation de l’ordre de 4 milliards d’investissement en 2018.
Le e-commerce devrait en 2019 fortement contribuer à l’ouverture de nouvelles surfaces physiques. La fiscalité sur les commerces de centre ville devrait être allégée dès le printemps 2019.